Alors que les marchés financiers traversent des turbulences, le secteur de l’immobilier n’est pas épargné.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), longtemps considérées comme des bastions de stabilité, se retrouvent plongées dans une période de forte incertitude.
Les chiffres récents peignent en effet un tableau sombre avec :
- une chute considérable des versements,
- des problèmes de liquidité de plus en plus courants,
- et des valeurs de parts en berne.
Pourtant, dans le labyrinthe financier actuel, ces véhicules d’investissement conservent des partisans résolus et semblent s’orienter vers une résilience inattendue.
La descente aux enfers des versements en SCPI

Les SCPI ont connu un recul impressionnant des versements au troisième trimestre de 2023. Et attention, il ne s’agit pas d’un recul minime puisqu’on parle de presque 50 %. Face à une telle tendance, le signal d’alarme est donc tiré.
La moitié des SCPI sur le marché subissent une crise de liquidité et un peu moins de la moitié ne parvient pas à équilibrer les entrées et sorties de fonds.
Un phénomène alarmant qui se matérialise également sur le marché secondaire avec plus d’1 milliard d’euros en parts qui ne parviennent pas à trouver d’acquéreur.
Une stabilité des prix en trompe-l’œil ?
Si la crise semble bien réelle pour les SCPI, les prix des parts semblent rester stables pour la majorité des SCPI.
En effet, 80 % à 90 % ont maintenu leurs prix de parts stables (sans dévaluation) en 2023. Cependant, quelques dévaluations ponctuelles apparaissent comme un signal d’alerte laissant penser à une stabilité en trompe l’œil.
En effet, certains noms, tels qu’ACCIMMO PIERRE et GENEPIERRE, illustrent la gravité de la situation avec des chutes respectives de 17.07 % et 17.04 % du prix de leur part. Ces baisses significatives, bien que non représentatives de l’ensemble du marché, indiquent des ajustements douloureux.
Risques et opportunités : le double visage des SCPI en crise
Le marché des SCPI est indéniablement confronté à une épreuve de taille. La crise immobilière qui le frappe a entraîné une baisse de la collecte nette de 23 % au premier semestre, suivie de 28 % au second trimestre 2023.
L’augmentation des taux d’intérêt et le ralentissement de l’activité immobilière obligent les sociétés de gestion à dévaluer leurs fonds pour refléter les réalités du marché, une exigence de l’AMF pour éviter les paniques.
Pourtant, même dans ce contexte, les prix décroissants des parts de SCPI peuvent représenter des opportunités d’achat à prix réduit pour les investisseurs avisés.
En effet, bien que la crise des liquidités frappe durement le marché des SCPI, il est essentiel de souligner que ces véhicules d’investissement ont su résister à des crises antérieures.
Les rendements des SCPI demeurent donc attrayants pour beaucoup d’investisseurs, et certains voient dans les récentes dépréciations une chance d’investir à meilleur compte.
Le futur des SCPI : adaptation plutôt que disparition
Malgré les ajustements en cours, le marché des SCPI ne semble pas en danger de disparition mais plutôt en phase d’adaptation à un nouveau cycle économique.
Le défi pour les gestionnaires, conseillers et investisseurs sera de naviguer cette période de turbulences avec prudence et discernement.